Cinéaste du corps et de la solitude, Tsai Ming-liang raconté pour la première fois dans une monographie.
Cinéaste de Taïwan, Tsai Ming-liang est le plus sensuel, peut-être le plus érotique des cinéastes actuels. Son cinéma prend le corps pour une machine, mystérieuse, malléable, étrange et triviale – montré dans ses états fonctionnels – ingurgiter, boire, fumer, vomir, éjaculer. Films de fuites : eau, corps, disparitions, déliquescence. Une eau qui semble cependant avoir perdu toute vertu de nettoiement. Si les personnages ne cessent de se laver, aucun soin ne les apaise et la solitude l’emporte toujours : « partir ensemble, mais où ? » On se touche très peu, on parle à peine, on s’observe beaucoup. Et si l’auteur a su représenter le corps en souffrance, c’est sans renoncer à en rire. De là une œuvre légère en dépit des zones angoissantes constamment frôlées.
Tsai Ming-liang (né en 1957 à Kuching, Malaisie) est un réalisateur taïwanais, auteur d’une dizaine de longs métrages parmi lesquels Les Rebelles du Dieu Néon, Vive l’Amour (Lion d’or à la Mostra de Venise, 1994),La Rivière (Ours d’argent à la Berlinale, 1997), Le Trou, La Saveur de la pastèque, Visage, Les Chiens errants (Lion d’argent à la Mostra de Venise, 2013).